En août 2021, les stocks de plaquettes forestières étaient pléthoriques : de nombreuses chaufferies et réseaux de chaleur fonctionnent le plus souvent sur 2 énergies (bois et gaz) pour pallier la défaillance d’un des systèmes. Si le tarif du gaz est plus avantageux que celui du bois, c’est l’énergie fossile qui est privilégiée et inversement.

Avec la forte augmentation du prix du gaz, amplifiée depuis l’invasion de l’Ukraine, ces chaufferies se sont tournées vers les plaquettes et les stocks initiaux importants ont été fortement réduits, au point de créer des ruptures d’approvisionnement pour certaines chaufferies. De plus des chaudières nouvelles ont été lancées en Normandie : celle de la papeterie à ALIZAY (27) et celle du réseau de chaleur de la petite bouverie (Rouen). Par conséquent les stocks de bois énergie en cette fin d’hiver sont très bas et il est essentiel de garantir les approvisionnements de l’hiver 2022-2023

On ne reconstitue pas des stocks de plaquettes aussi rapidement : la logistique de récolte et de séchage partiel ou total nécessite quelques mois a minima. Les propriétaires forestiers sont les producteurs de cette matière. Ils participent au développement des énergies renouvelables en fournissant aux chaufferies la biomasse nécessaire : en réalisant des éclaircies, en exploitant partiellement ou totalement des peuplements pauvres pour leur renouvellement et amélioration, en récoltant des peuplements à maturité,… ils permettent à la filière bois énergie de fonctionner et de se développer.

Jusqu’au début des années 2000, le bois énergie était limité au seul bois bûche. La création et l’essor de la filière plaquette a permis une substitution au bois de trituration dont les volumes utilisés étaient et sont en baisse régulière. Grâce à cette filière, on valorise ainsi de la biomasse qui parfois, était autrefois brulée en forêt comme c’était le cas avec les houppiers de peupliers. Produire de la plaquette forestière présente divers intérêts pour le propriétaire forestier :

  • Réalisation rapide du chantier d’exploitation ;
  • Valorisation de tous les compartiments de l’arbre (il est cependant recommandé de laisser les écorces, les brindilles et les feuilles en forêt pour maintenir la richesse chimique du sol) ;
  • Suivi du chantier assez léger ;
  • Règlement et réception rapides et simplifiés (un seul interlocuteur en général) ;
  • Possibilité de passer toutes les essences sans distinctions.
  • Le houppier de certaines essences (Peuplier) peut parfois être valorisé par la filière bois énergie.

Mais en contrepartie, il peut y avoir quelques inconvénients parmi lesquels :

  • Rémunération moins importante bien que partiellement compensée par des volumes plus conséquents ;
  • Risques de tassements accrus mais atténués par la présence de cloisonnements.

Les acteurs du bois énergie sont en attente d’une mobilisation plus forte pour répondre aux besoins des chaufferies ou réseaux de chaleur. Rapprochez-vous de votre gestionnaire pour voir dans quelle mesure vous pouvez contribuer à alimenter cette filière qui limitera les importations d’énergies fossiles avec les conséquences que l’on sait.