Actualités sanitaires

1. Bilan 2018 de la santé de la forêt dans les Hauts-de-France

Les observations réalisées au cours de l'année 2018 mettent en évidence certains faits marquants : 
• L'abondance des pluviométries hivernale et printanière a favorisé la reprise des plantations réalisées au cours de l'hiver et limité les conséquences de la sécheresse marquée de l'été et du début de l'automne, tout particulièrement dans le centre et le sud de l'Aisne ;
• Cela n'a toutefois pas empêché les fortes attaques de scolytes qui ont profité de l’état des faiblesse des peuplements d'épicéas de la région, provoquant des mortalités rapides et obligeant à réaliser des coupes rases d'urgence ; 
• la progression des dégâts de chalarose du frêne se poursuit, il est recommandé de consulter le site CHALFRAX pour en savoir davantage sur le sujet ;
• les foyers de processionnaire du chêne et du pin se multiplient et sont surtout problématiques en raison du caractère urticant des chenilles ;

• le Hanneton forestier contrarie les renouvellements de peuplements sur les sols sableux des forêts de Compiègne, Senlis et Chantilly, les larves consomment les racines des jeunes plants et les adultes consomment les feuilles des arbres adultes.

Pour plus d'informations, vous pouvez télécharger les documents ci après : 

A consulter, le site internet de l'INRA

Santé des forêts - Bilan 2014

Santé des forêts - Bilan 2015

Santé des forêts - Bilan 2016

Santé des forêts - Bilan 2017

Santé des forêts - Bilan 2018

Santé des forêts - Bilan 2019

Santé des forêts - Bilan 2020

2. Quelles perspectives pour le frêne dans les Hauts de France après l’émergence de la Chalarose ?

Le tout premier foyer de « Chalarose » ou « maladie de dessèchement des pousses du frêne » dans la région des Hauts de France, est apparu en 2009. Ce dépérissement est attribué au champignon Chalara fraxinea qui lui donne son nom. Depuis, les signalements se sont multipliés et l’état de certains peuplements s’est notablement dégradé (à l’image des foyers plus anciens de Haute-Saône et de certains pays de l’Est comme la Pologne, l’Allemagne, la Suisse ou encore le Danemark).

Pour gérer au mieux cette nouvelle situation, les acteurs de la filière, qu’ils soient propriétaires sylviculteurs ou gestionnaires, doivent nécessairement se préparer à prendre les mesures les plus appropriées.

A cet effet, un guide d'aide à la décision (à télécharger ci après), récemment publié par le CRPF sous la validation du Département de la Santé des Forêts, précise un certain nombre de préconisations de gestion sur les peuplements de frênes infectés dans le but d’organiser au mieux la valorisation économique des produits commercialisables de cette essence. Cet outil livre également les critères de diagnostic indispensables à l'identification des meilleures orientations sylvicoles en fonction de l'état d'infection des peuplements et du niveau d'urgence de commercialisation.

On retiendra surtout que la dépréciation du bois sur arbre adulte n’intervient qu’après un certain temps suite à l’apparition des premiers symptômes.
Par conséquent, les exploitations doivent impérativement respecter un rythme progressif.

En effet, toute politique de gestion « d’anticipation » du problème :
• serait inefficace sur la poursuite de la contamination ;
• pourrait avoir des conséquences très préjudiciables sur les marchés du bois ;
• pourrait priver les sylviculteurs de pouvoir observer dans leurs peuplements sur pied, une résistance génétique de certains individus (dont la présence spontanée dans nos peuplements est aujourd'hui avérée).

Par ailleurs, une exploitation brutale et en masse pourrait également générer des « dommages collatéraux » qu’il n’est pas souhaitable de favoriser, notamment le tassement des sols ou encore l’isolement des essences d’accompagnement. Les règles classiques de sylviculture restent donc de mise (cloisonnements d’exploitations, marquages en feuilles destinés à identifier les individus les plus atteints = prioritaires, respect des périodes optimales de débardage…)  

Chalfrax : Un nouveau site web sur la chalarose du frêne

Guide Chalarose du frêne

Les missions du Département de la Santé des Forêts

Le Département de la Santé des Forêts est une structure du Ministère de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la Forêt dont les objectifs principaux contribuent :

  • au regard permanent sur la santé phytosanitaire des forêts du territoire ; 
  • au dispositif de diagnostic et de recueil national ;
  • à l'analyse et la compréhension des problèmes phytosanitaires ;
  • aux conseils et à la communication ; 
  • à la réalisation de bilans nationaux et régionaux ;
  • au suivi d'expérimentations et de réseaux (participations aux programmes de recherche...).

L'activité du DSF repose largement sur un réseau national de forestiers formés à la connaissance et reconnaissance des principaux ravageurs de nos forêts. Ces « correspondants-observateurs » (C.O.) appartenant à différents organismes forestiers, consacrent une partie de leur temps à la surveillance phytosanitaire.

Les missions du Correspondant-Observateur

Schéma Correspondant-Observateur

Comme leur nom l’indique les Correspondants-Observateurs du DSF sont les acteurs opérationnels de terrain qui participent activement au travers d’une stratégie nationale (méthodes et protocoles) à la collecte des données en matière de santé des forêts.

Les observations effectuées pendant leurs missions forestières, les enquêtes nationales, régionales ou même locales contribuent à la détection et au diagnostic des problèmes phytosanitaires, au conseil à l’intervention ainsi qu’à la surveillance des écosystèmes forestiers.

La stratégie de recueil de l’information du DSF est l’aboutissement de plus de 20 ans de travaux. Elle se décline en plusieurs axes :

  • Axe « veille sanitaire » : Identification, localisation et quantification des dégâts concernant tous les problèmes phytosanitaires existants ;
  • Axe « surveillance du territoire » : recherche et surveillance des parasites de quarantaine ;
  • Axe « suivis spécifiques » (nationaux ou régionaux) : application de protocoles spécifiques à certains parasites ou problèmes sur des placettes permanentes, semi-permanentes.

Les Correspondants-Observateurs sont formés et conventionnés sur un territoire par le DSF, au service des forêts privées et publiques (les parcs et jardins n’entrent pas dans leurs attributions)

Les domaines de compétence des Correspondants-Observateurs

Les domaines de compétence des Correspondants-Observateurs sont :

  • Les forêts, bosquets, boqueteaux et peupleraies à l’exclusion des arbres de parcs, d’alignement, de jardin...
  • Les problèmes d’origine biotiques (insectes, champignons, bactéries…) et abiotiques (déséquilibres physiologiques, pollutions, dépérissements divers…)

Voici quelques exemples ci dessous :

Image Rouille du peuplier

Rouille du peuplier

(Melampsora laricii populina)

Image dépérissement

Dépérissement

Image encre de l'aulne

Encre de l'aulne 

(Phytophtora alnii)

Image chancre bactérien du frêne

Chancre bactérien du frêne

(pseudomonas syringae)

Image chenille géométride

Chenille géométride

Chalarose du frêne

Chalarose du frêne

(chalara fraxinea)

Image de verticillose sur un érable

Verticilliose sur érable

(Verticilium dahliae)

Image de petite sésie

Petite sésie

(Paranthrene tabaniformis)

Le propriétaire forestier et le DSF

Le Correspondant-Observateur est l’interlocuteur privilégié du propriétaire forestier.

 La consultation est gratuite et rentre dans le cadre du service public.

 Le Département de la Santé des Forêts :

  • valide les diagnostics ;
  • intègre les diagnostics dans une évaluation nationale ;
  • suit les évolutions des problèmes rencontrés ;
  • prévoit des événements ;
  • informe.

Les Correspondants-Observateurs du DSF en Nord Pas de Calais - Picardie